La plupart des associations de journalistes togolais ont appelé la corporation pour une série de manifestations les 12, 13 et 14 mars pour dénoncer la nouvelle loi organique de la Haute Autorité de l'Audiovisuel et de la Communication (HAAC) qui, selon le Ministre de la communication, Oré Djimon, ne vise pas le musellement de la presse, mais veut tout simplement donner les moyens à la HAAC de prendre ses responsabilités face aux dérives.

Dans la foulée sur les six associations au départ, trois finiront par renoncer, notamment l'UJIT (Union des Journalistes Indépendants du Togo), de l'OTM (Observatoire Togolais des Médias) et le CONAPP (Conseil National des Patrons de Presse) qui dénoncent la présence "SOS Journalistes En Danger" (JED) dans le groupe. Principale raison, le JED est membre du Collectif Sauvons le Togo (CST/opposition-société civile radicale) qui a entre temps porté plainte contre un journaliste. Mais le retrait du JED des six n'a pas pu rassurer ceux-ci à rejoindre cette dynamique corporatiste.

''La peur des journalistes n'est pas fondée d'autant plus que le code de la presse est là. La liberté est garantie" souligne le ministre de la communication, à nos confrères de Plume libre. A comprendre les autorités de Lomé, cette loi organique recadre les prérogatives de la HAAC qui est une institution de la République qui ne peut pas porter plainte contre x s'il y a des dérives. C'est donc lui donner des coudées franches et des prérogatives constitutionnelles afin qu'elle puisse mieux agir.

Malgré la désunion au sein de la corporation, certaines organisations ont osé quelque chose Lomé. Il s'agit du Syndicat des journalistes indépendants du Togo (SYNJIT); Journalistes pour les droits de l’homme (JDHO) ; le Réseau africain des journalistes sur la sécurité humaine et la paix (RAJOSEP); le Syndicat des agents de l’information, techniciens et journalistes des organes publics (SAINTJOP), l’Observatoire des médias pour la démocratie et bonne gouvernance (OMDG) ; SOS Journalistes en danger et l’Association des médias pour le progrès (MEDIACTION). Un sit-in de ceux-ci ce matin à la plage en face du Palais de la Présidence a été empêché par les forces de l'ordre. Et à l'horizon rien ne pointe comme approche de solution.

Mais en toute précision, « La HAAC ne va surtout pas se transformer en gendarme derrière les journalistes. Il n'en est pas question. La HAAC doit veiller à la liberté de la presse dans notre pays. Mais cette liberté de la presse doit s'exercer en toute responsabilité. On ne peut pas rendre la HAAC irresponsable vis-à-vis du rôle qui est le sien en termes de promotion des valeurs de la liberté de la presse », renchérit, le ministre de la Communication.

Nous savons tous que des Journaux, TV et radios privés au Togo ont une fâcheuse tendance à privilégier la diffusion de fausses informations et des rumeurs plutôt que de produire des informations mieux recoupées et respectant toute la déontologie du métier ''car trop de liberté tue la liberté''.

Mr Kokou B.Tozoun, président de la HAAC, 2ème à partir de la droite

.

Renoncer ou maintenir le cap des sit-in et journée sans presse?

Je crois qu'il nous faut aller à la négociation avec les autorités togolaises. La corporation doit se faire entendre raisonnablement pour mériter une écoute, un respect et une réponse de la part des autorités de Lomé. Ainsi, sur sa page Facebook, Délali Attiopou nous conseille cette alternative:

''A mes amis journalistes, je compatis. Ce pays me désole. Aux plus sages d'entre vous, j'aurai une proposition à vous soumettre. Pourquoi ne pas aller au delà de la protestation et proposer un texte alternatif à mettre sur la table pour amender le précédent?

Ce texte pourra être envoyé à vos soutiens internationaux qui pourront faire poids avec vous. Si j'ai bien compris ce qui fâche réellement c'est le PLEIN POUVOIR DE CENSURE donné à la HAAC dont la compositon le place de facto comme instrument du pouvoir, et cette inquiétude est plus que justifiée. D'autre part il y a eu de parts et d'autres des dérives journalistiques à dénoncer. Vous êtes des intellectuels et tenez au bout de vos plumes, la conscience d'un peuple. Les mots ne sont pas que des mots, ils font et défont les personnalités, les réputations, éduquent ou maintiennent dans l'ignorance les mentalités.

Battez-vous aussi avec l'arme qui est la votre dès le début, le clavier/stylo. Ressortez un texte, défendez-le. La nature ayant horreur du vide un simple retrait entrainerait la proposition d'un autre à votre désavantage. Un juste milleu ne serait-il pas de retirer le droit de fermeture d'un organe de presse à la HAAC et le donner plutôt à l'autorité judiciaire? ( je me demande si ce n'est pas la même chose).

3 Jours sans presse? c'est aussi ainsi que nous muselons la presse. Pendant 3 jours, des journaux qui ont du mal à s'en sortir faute de financement et aussi des journalistes payés au lance pierre, ne seront peut être pas payés pour au finish ne pas obtenir d'avancée... C'est eux qui seront encore perdant.. eux c'est à dire vous.

Proposez un texte, Dénoncez différement. Vous avez une plume entre vos mains, et des idées plein la tête. Il y a des centaines de façon de montrer à une autorité qu'elle à tord tout en maintenant le Vous, svp, et en lui mettant devant les yeux, toutes les preuves de ce que vous avancez. Ainsi vous devenez inattaquables. Il y a le web, il y a les presses étrangères et tellement de tribunes et de plateformes qui vous sont offertes, que j'ai envie de vous dire... Battez-vous là où vous êtes les plus forts, et où vous ferez le plus de dégats... Avec les MOTS.

Fraternellement, et en espérant n'avoir froissé personne.''

Ainsi, pour le Togo et sa population, nous donnerons l'image d'un journaliste citoyen.

Francis Ayida

Togo: HAAC/PRESSE : CE QUE JE CROIS

Partager cet article