Réflexion: L'écrivain Sami Tchak écrit: USA et armes pour Israël: un espoir?

Les armes sont des marchandises, d'une nature particulière, mais des marchandises quand même. Et ces marchandises sont nécessaires pour la défense, la répression, les guerres. Toute nation capable d'en produire ou d'en vendre trouve dans la défense, la répression, les guerres une bonne opportunité pour les affaires. La mort est une belle affaire lorsqu'elle doit passer par les armes. En 1994, en plein génocide des Tutsi au Rwanda, l'Afrique du Sud livrait encore des armes au régime hutu génocidaire. Pour les USA, au-delà des affaires, il y a le soutien à Israël qui n'a jamais été nié ou caché. C'est l'allié, et tout en cherchant avec sincérité la trêve, voire la paix, jamais les USA n'ont promis de suspendre ou de supprimer leur soutien à Israël.

Sami Tchak

Pour choquant que cela puisse être, le fait qu'ils livrent des armes à Israël qui en a de toue évidence donc encore besoin, cela s'inscrit dans la pure logique des relations entre nations. Mais là; nous sommes dans la froide réalité par-delà le bien et le mal.

Paradoxalement, lorsque j'ai lu dans les journaux et entendu à la télé que les USA viennent de livrer des armes à Israël, j'y ai vu une source d'espoir, en me disant que cela signifie que les liens ne sont pas rompus, contrairement à ce que j'avais craint, et si les liens ne sont pas rompus, entre alliés, on peut se parler loin des commentaires à la seconde que notre monde nous impose de nos jours. Comme seuls les USA pourraient dans une certaine mesure parvenir à infléchir, sans brutalité, la détermination d'Israël, il est à espérer que grâce à la qualité de leurs liens, les armes se tairont bientôt.
Il faut parfois une dose de naïveté pour oser espérer...

Hélas, à supposer que j'aie raison, ce ne sera qu'une trêve, juste une rêve, quelle qu'en soit la durée, puisqu'un jour ou l'autre, une raison ou une autre, une vraie raison, ou un prétexte, ne manqueront pas pour la reprise des hostilités. Parmi ces raisons, par exemple des roquettes. Les populations civiles, parfois, sont incluses dans les stratégies, les calculs, la mort d'une partie non négligeable de personnes parmi elles appartient à l'inévitable. Pour prendre un autre exemple, alors que les problèmes ne sont pas du tout comparables, dans leur lutte contre l'apartheid, les leaders sud-africains de l'ANC, alors des terroristes dont le leader charismatique Nelson Mandela, était en prison, ces leaders, disais-je, savaient très bien que la police blanche tirera sur les populations qu'ils envoyaient dans la rue pour les marches. Et aucun carnage n'avait fait fléchir leur logique de lutte armée. Bien de ces leaders vivaient ou se réfugiaient même, provisoirement, à l'étranger, dans des pays limitrophes au Zimbabwe pour certains.

A Gaza, des civils mourront encore, au cours des prochaines guerres (avant la fin de celle en cours, songeons déjà à celles à venir.)

La question que l'on pourrait se poser aujourd'hui, c'est: quelle est en réalité l'issue idéale de ce conflit? Deux États, peut-être, mais cela ne suffirait même pas. Préparons-nous à supporter que des morts par centaines, voire par milliers viennent encore hanter nos consciences par leur odeur. Et à mon âge, il y a une certitude: ce conflit me survivra...

Source:@Facebook Sami Tchak

Ecrivain Togolais