Société Togolaise: Un nationalisme à fleur de peau

Pourquoi tant de fluctuations et d'incohérences dans la vie politique togolaise? Pourquoi tant de violences sur la Terre de nos Aieux? Le Togolais de la grande majorité s'interroge sur les raisons profondent des antagonismes et des querelles interminables qui opposent le pouvoir et l'opposition togolaise. Est-ce juste pour la conquête et l'exercice du pouvoir d'Etat?  Je ne crois pas du tout.

Cette question peut paraitre sans objet ou sans enjeu pour certains. Car quelles que soient les incompréhensions, tous les citoyens semblent s'accorder aujourd'hui sur une évidence: nul ne sait dans quel sens va la barque nationale. Oui parce que le cap fixé par Faure Gnassingbé a tendance à s'essouffler par manque de communication sur les grandes actions portées sur le terrain. Ce qui est déplorable dans une démocratie.

Pour des passionnés de rumeurs de fin d'une époque véhiculées par une catégorie de togolais accro au grand bal hebdo de la plage, Faure n'est plus au commande de la barque. 

On ne peut pas faire l'opposition juste sur fond d'exploitation de certains dossiers chauds de son adversaire où on profite des rares drames pour charger la barque des gouvernants. Un simple accident de la circulation est transformé en attentat, le désarroi suicidaire est imputé au pouvoir. Les  microbes et les virus  sont considérés comme des alliés de l’exécutif. Et quand un enfant est injustement tué par l’acte déviant d’un policier, on oublie de  s’interroger sur la responsabilité de ceux qui ont jeté des gamins dans les rues. Comment des acteurs politiques dignes fils de ce pays peuvent-ils confondre activités politiques et manipulations des consciences? Et ces pratiques sont quotidiennes dans le jeu politique togolais. 

Du côté du pouvoir, on semble tout maitriser et pas dépassé par les événements de ces dernières heures.  Le déchaînement de la population de Niamtougou le samedi passé entraînant la destruction du commissariat de la ville et de nombreux dégats matériels très importants ainsi qu'une trentaine de blessés au sein des force de sécurité dont un grièvement a été salué comme un acte patriotique dans les etats majors des partis politiques. Pour Gerry Taama du Nouvel engagement Togolais (NET), un petit parti sans assise nationale "crédible": ''Comme je le dis souvent, quand on cesse de respecter ses propres loi, il ne faut pas s’étonner que le peuple vous suive dans votre dérive. La réaction des populations de Doufelgou était juste, proportionnée et adaptée à la situation. Je suis particulièrement fier d'eux, même si je déplore la destruction des édifices et biens publics. La responsabilité en incombe à ceux qui ne respectent pas les lois de notre République'' soulignait-il dans un article posté sur sa page Facebook. 

Me référant aux dispositions constitutionnelles relatives à l'éducation politique et civique des militants précisée en son article 8 qui dit: ''Les partis politiques et les regroupements de partis politiques ont le devoir de contribuer à l'éducation politique et civique des citoyens, à la consolidation de la démocratie et à la construction de l'unité nationale'', je me dis que  Gerry Taama encourage le non respect du passage du cortège présidentiel or depuis le cours primaire en Education civique et politique, on nous donnait ces notions liées aux véhicules prioritaires sur nos routes. Mais dans ce cas précis, on n'en fait guère référence. De ces hommes politiques sulfureux, notre pays en compte énormément. Il est très aisé de d'accuser l'autre d'être à l'origine de tous ses malheurs et qu'on fait partager avec le peuple togolais surtout lorsqu'on a une particule folklorique de parti. C'est le cas de Taama. 

Un citoyen fait violence sur un représentant de l'autorité publique dans l'exercice de ses fonctions, on passe le cor pour ameuter un groupe de manifestants munis d'armes blanches diverses, juste parce qu'il a été défféré dans le cadre d'une procéduire judiciaire. Et la presse nationale et les politiques en font leurs choux gras sous prétexte que ce soulèvement est synonyme du déclin du pouvoir de Faure Gnassingbé. A qui ces violences ont-elles profité? Rappelons-nous des dégats des années 90 et leurs conséquences sur le développement du pays avant d'en poser d'autres 23 ans après.

Veut-on faire croire à la communauté nationale et internationale que le Togo court à nouveau vers une période d'agitations sociales et politiques préjudiciables à tout investissement étranger? Toutes ces différentes manifestations sont de nature à ternir l'image du Togo à l'extérieur. Les ménaces sur la toile, les casses à Dapaong et à Niamtougou, les incendies sur les marchés du pays, les actes de violences et les différentes agressions qui ont émaillé cette nouvelle année n'arrangent personne. Qu'on soit de l'opposition ou de la majorité, nous sommes tous les bénéficiares de ces ouvrages. Et pourquoi les détruire sous des prétextes politiques fallacieux? 

Fort de l'article 36 de la Constitution de la République Togolaise qui dit ''L'Etat protège la jeunesse contre toute forme d'exploitation ou de manipulation'', le gouvernement devra à nouveau relancer à travers les ministères des Droits de l'homme et de la Jeunesse, dans ses différents programmes d'éducation citoyenne. La politique du mensonge, de la manipulation et de l'intoxication populaire crée un sentiment de déception et de désenchantement dans la masse vis-à-vis des réalisations du gouvernement. Ce qui conduit le peuple à accompagner la diversion des acteurs politiques de la dernière heure. 

Ainsi, il faut un dialogue pour asseoir de réels sentiments nationalistes que des discours. Mais, à n'en point douter, seule une opposition organisée et cédible face à un pouvoir actif peut remplir cette fonction de culture de l'esprit nationaliste. Et c'est ce qu'on n'aura jamais au Togo quand la nôtre est truffée d'assoiffés de pouvoir sans grande carrure ni culture politique.

Alors, au Gouvernement de prendre ses responsabilités en inaugurant des alternatives susceptibles de galvaniser le peuple coupé des réalités du pays avec les manoeuvres mesquines et diaboliques d'une opposition radicale digne d'une époque. 

Malgré toutes ces apprences, le peuple réel est assez lucide pour discerner le vrai du faux. Et après quoi, le nationalisme ne doit plus se décréter ou administrer à des opposants épouvantails au Togo.