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27 février 2013

TOGO/Partis politiques et réalités: Que de particules folkloriques

Le concept de parti politique en tant qu'association d'hommes et de femmes qui veulent conquérir et exercer le pouvoir d'Etat en défendant un certain nombre d'idées définies dans un programme est née au Togo depuis l'ère des indépendances. Ainsi, du CUT au RPT en passant par la CDPA et l'UFC, l'éducation politique et civique du citoyen a connu diverses fortunes. Ce quC'est ainsi que dans les sociétés dites démocratiques, les partis politiques qui tentent de prendre le pouvoir lors des élections générales (législatives et/ou présidentielles) doivent 1) choisir des leaders ou porte-parole sur le terrain, 2) recruter des candidats, 3) mobiliser un financement et 4) mobiliser les électeurs en vue des différents enjeux électoraux.

Et quotidiennement, leur travail consiste à reprendre un certain nombre de revendications, propositions ou ambitions et d'y faire écho dans leurs multiples interventions. En ce sens, ils filtrent les demandes provenant de l'ensemble de la société et contribuent à définir les choix politiques et sociaux. Ce qu'on désigne en langage politique ''projet de société'' qui constitue généralement une proposition d'ensemble couvrant la plupart des secteurs d'activités où l'État intervient: économie, travail, santé, environnement, jeunesse etc.

Ici au Togo la plupart des partis ont été créés au tout début du processus de la  démocratisation du pays, c’est-à-dire à partir d‘environ 1990, à l'exception du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT) de feu Gnassingbé Eyadéma créé en 1969 et qui sera dissout le 14 avril 2012. Les principaux à l'époque furent: l'Union Togolaise pour la Démocratie (UTD) d'Edem KODJO (qui devient Convergence Patriotique Panafricaine en 2004), la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA) du Pr Léopold Messan Gnininvi, le Comité d'Action pour le Renouveau (CAR) de Me Yawovi Agboyivo, l'Union des Forces de Changement (UFC) de Gilchrist Olympio, du Parti des Démocrates pour le Renouveau (PDR) de Zarifou Ayéva et le Parti des Démocrates pour l'Unité (PDU) de Jean-Lucien Sanvi de Tové; pour ne citer que ceux-là. A l'époque tous se réclamaient de l'opposition démocratique togolaise. Mais avec quel projet de société?

Aujourd'hui, de nombreux reproches leur sont faits, dont notamment celui de ne pas proposer aux électeurs de véritables projets de société sur lequel le peuple leur marquera sa confiance comme au Mali avec l'ADEMA d'Alpha Oumar Konaré, du NPP de John Kuffuor au Ghana ou du PDS d'Abdoulaye Wade au Sénégal. Il est maintenant clair, 23 ans après la révolution démocratique au Togo que l'avènement de l'opposition n'est en aucun cas garant d'un quelconque changement. Mais une occasion pour les uns et les autres d'étaler leurs avidités ou leurs égoismes trahissant ainsi le ferme engagement de tout un peuple pour l'avènement d'une démocratie au Togo. Faut-il aux Togolais d'aujourd'hui un parti politique cohérent avec un programme consistant et respectant les dispositions constitutionnelles de notre pays en termes d'éducation à la culture démocratique à la base? Cela n'est moins sûr. Le Togolais manque de répères démocratiques car c'est ce qui n'a pas préoccupé nos leaders puisque l'organisation et le fonctionnment de nos différentes formations s'en dispensent.

Mais en clair, l'article 6 de la Loi fondamentale togolaise, dit: "Les partis politiques ou regroupements de partis politiques concourrent à la formation et à l'expression de la volonté politique du peuple. Ils se forment librement et exercent leurs activités dans le respect des lois et réglements". Mais encore plus loin, à l'article 9, il est dit : "Les partis politiques et les regroupements de partis politiques ont le devoir de contribuer à l'éducation politique et civique des citoyens, à la consolidation de la démocratie et à la construction de l'unité nationale".

Si cette Loi avait été adoptée par voie référendaire le 27 septembre 1992 et par le peuple togolais, il faut reconnaitre que l'euphorie et l'engouement qui avait caractérisés son plébiscite n'ont été que de courte durée car son contenu n'a pas été partagé dans les coeurs des vaillantes populations qui constituent les principaux électeurs.

On a préféré le côté bling bling de la chose c'est-à-dire la conquête de l'espace avec des arguments sur ''le changement'' ou ''l'alternance''. Pas de programme politique ni une idéologie sur laquelle on peut définir sa ligne politique.

Quelques années après deux élections, ceux des leaders, puisque les militants ne réunissent pas les conditions d'adhésion (y adhérer sur la base des textes fondateurs du parti ou du moins son idéologie, remplir une fiche d'adhésion après versement d'un frais d'adhésion, les cotisations régulières ou mensuelles...), qui n'ont pas une surface financière suffisamment large, mènent une existence très éphémères ou sont voués à la disparition, aux coalitions stratégiques ou s'allient à la majorité.

C'est ainsi qu'au fur et à mesure que le temps passe, on a assisté à l'éssoufflement de beaucoup de partis politiques au Togo jusqu'à se résumer à juste leurs équipes dirigeantes. Mais jusque là, leurs premiers responsables ne s'en préoccupent pas assez. 

Les principales forces parlementaires au Togo depuis 1990

Sur quatre élections législatives au Togo (1994, 1999, 2002 et 2007), les principaux partis à avoir une fois envoyé des députés arpenter les couloirs du Palais des Congrès (Parlement) se comptent que sur les doigts d'une main: RPT (UNIR), le CAR, l'UTD, la CFN, l'UFC. Et le parti au pouvoir a toujours été majoritaire. Tou parce que l'action politique est un sujet à moyens financiers conséquents et secundo nos partis n'ont aucune base idéologique qui nécessite des activités plurielles sur le terrain (sensibilisation régulière sur la gestion des affaires et des sujets d'actualités nationales) même en déhors des périodes électorales. Et même des débats sociaux sur des thèmes liés au civisme peuvent contribuer à l'implication de la population qui y acquiert une culture démocratique en vue de participer efficacement au développement du pays.

Ces différentes configurations ont-elles pu favoriser l'éclosion de la démocratie au Togo?

99-562

L'Assemblée Nationale togolaise, aux dires de certains, devrait être le sanctuaire de la culture démocratique puisqu'elle constitue normalement un cadre idéal d'échanges enrichissants, un haut lieu de débats contradictoires où l'argument de la force ou de la ''haine'' doit être remplacé par la force de l'argument. Mais hélas.

De toute façon, sur la base de données fiables sur l’implantation des différents groupes politiques togolais sur le terrain, et plus particulièrement à l'intérieur du pays, aucune formation ne peut faire aujourd'hui jeu égal avec la majorité UNIR au pouvoir. Mais, qu'on se rassure, les prochaines élections législatives constitueront une sorte de répétition générale en attendant 2015. D'autant plus que la crise ayant conduit à l'implosion de l'UFC de Gilchrist Olympio et la création de l'ANC de Jean-Pierre Fabre ne permet pas d'envisager lequel de ceux-ci peut jouer un rôle ''chambre basse'' à la prochaine législature qui sera issue de ces élections.

Elles permettront aussi de camper les diffrents partis en présence, qui, d'ailleurs, prétendent faire partie des principales forces politiques consultables du pays. Elles auront le mérite de permettre le relèvement du niveau de l'activité politique nationale.

Pour l'instant, ces différents partis politiques doivent évoluer, dans le cadre d'un débat démocratique de haut niveau, pour faire partie de la solution définitive à la crise sociopolitique qui secoue notre pays depuis peu.

Il y a aujourd'hui nécessité de constituer des regroupements politiques solides ou de s'associer pour  gestion efficace des affaires du pays que ce soit à l'opposition ou à la majorité. Car une majorité confortable au Parlement et au Gouvernement est un véritable gage de stabilité politique. Déjà, rien n'est moins sûr que l'opposition constructive togolaise y jouera sa partition.

 

 

 

 

 

 

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