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5 avril 2013

Crise politique au Togo: On joue la comédie

Il y'a (1) an jour pour jour, le Collectif "Sauvons le Togo'' un regroupement de 17 organisations politiques dont ( 7 ODDH, 2 OSC et 7 partis politiques et le Mouvement politique Sursaut-Togo) a été porté sur les fonts baptismaux pour, disait Zeus Ajavon, son coordonateur ''sauver le Togo des violations massives des droits de l’Homme, de la gestion opaques des ressources publiques, le retour à la constitution de 1992 avec à la clé, la limitation du mandat présidentiel''.

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Aujourd'hui, au moment où les rues de Lomé accueillent des manifestants en liesse célébrant le premier anniversaire de ce mouvement, je me dis-moi qu'il serait temps que chacun de ses acteurs et militants se regarde dans le miroir de sa propre conscience et dresser un bilan à mi-parcours puisque ce 4 avril 2012 devrait nous servir de répère à cela, pour reévaluer la validité des objectifs que l'on s'est fixés, soupeser la pertinence et l'éfficacité des moyens d'actions dont on s'est doté, et esquisser éventuellement de nouvelles stratégies pour le futur. Mais hélas, on se targue de s'assurer de la confiance du peuple que de bilans relatifs aux acquis et rétombées.

Les principales questions devraient être: Qu'avons-nous fait de nos différentes méthodes voire combats?, Où en sommes-nous avec le CST un an après?, Qu'est-il advenu de nos rêves pour un autre Togo? Quelles leçons avons-nous déjà tirées des échecs antérieurs des leaders de la génération 90? Mais, c'est le présent qui préoccupe ces avocats en quête de visibilité et d'influence sur l'échiquier politique national.

Dans la foulée, Me Gil Bénoit Afangbédji dressait le duel à venir face certaines pratiques: ''Nous voulons mettre fin à la gabegie, à la concussion et au népotisme et parvenir dans une dynamique unitaire d’action à l’instauration d’une armée républicaine et à la protection des droits de l’Homme''. Mais au sommet, le discours se fait plus conciliant.

Le 26 avril 2012, veille de la fête de l'indépendance du Togo, le président Faure Gnassingbé, trouve un préventif plus courtois et plus inclusif: ''Le renforcement de la démocratie exige le développement de l’esprit d’ouverture, l’esprit de dialogue et de concertation. Tout au long des années écoulées, nous n’avons eu de cesse de tendre une main fraternelle à tous. Dialogue après dialogue, négociation après négociation, nous œuvrons à la consolidation d’une société fondée sur l’inclusion : ne rejeter personne, coopérer avec tous pour un meilleur avenir de notre Pays''.

Ce message d'ouverture ne sera pas bien reçu par le Collectif ''Sauvons le Togo'' qui au fil des jours manquera de tact et de doigté pour combattre le système en place au Togo. Les différentes méthodes pour le combattre vont s'avérer désuètes et nous rappelle les années 90 dans le guide historique de l'opposition togolaise avec toujours des meetings hebdomadaires inéfficaces.

C'est ainsi que des grands rassemblements de Lomé plage, nous sommes arrivés à Deckon avec son sit-in, le boycot du sexe et la marche des femmes en vue de dénoncer « la non assistance aux femmes et aux enfants des victimes de la torture, fustiger la manipulation et l’instrumentalisation des associations féminines, exiger l’application sans délai des mesures visant à l’apaisement des tensions sociopolitiques au Togo et à l’assainissement du climat politique de manière à favoriser l’adoption et la mise en œuvre consensuelles des réformes politiques nécessaires à l’organisation d’élections véritablement transparentes et démocratiques ». Comme si on ne sait pas comment prendre politiquement l'UNIR et ses dirigeants sur la base de leur programme politique et l'évolution de l'actualité. Et sur cette lancée, on balaie d'un revers de la main toutes les opportunités de dialogue offertes par le gouvernement.

On tente de prendre Déckon en otage pour perturber les affaires de ce lieu réputé du business à Lomé, ce que le gouvernement n'admettra point. Pour Gilbert Bawara, Deckon est un emplacement où il est plus difficile de maintenir l’ordre : « Deckon est une artère qui connaît une intense circulation. Il y a énormément d’activité commerciale. Tous les Togolais le savent. Donc, il faut mettre dans la balance la possibilité de faire un sit-in là-bas, et d’empêcher la circulation, les activités commerciales, alors que le même sit-in aurait pu avoir lieu ailleurs, pendant que la circulation et les pratiques ne sont pas perturbées.'' Pour les prochaines manifestations publiques au Togo le gouvernement taille de nouvelles règles. A travers un communiqué il indique que dorénavant, les manifestations, notamment les sit-in dans les lieux publics, sont interdits. L'opposition crie à la violation de ses droits et recoure à la Constitution. Mais comment? Les avocats et expert en droit constitutionnel vont piétiner la loi fondamentale à coups d'intérêts et de partie pris.

Toute suite on plante l'article 150 de la Constitution Togolaise. Ainsi, pour protester davantage, le collectif appelle les Togolais à la désobéissance civique. Raphaël Kpandé-Adjaré, un des leaders du collectif l'explique: « Désormais, lorsque le collectif  Sauvons le Togo va organiser ses activités, pour la simple raison que nous trouvons notre force dans l’article 150 alinéa 2 de la Constitution togolaise, le collectif Sauvons le Togo ne va avertir aucune autorité, quelle qu’elle soit ».

Tout ceci parce que chacun des deux parties réfuse de s'entendre et de se faire mutuellement confiance. Le gouvernement prendra ses responsabilités et ouvrira de nouveaux dialogues que la famille du CST va boycotter. Principaux arguments avancés: « Nous n’irons pas à ce dialogue car il faut un médiateur international d’abord », martèle Gabriel Messan Agbéyomé Kodjo, membre du collectif Sauvons le Togo et président de l'Organisation pour bâtir dans l'union un Togo solidaire, l'Obuts avant d'ajouter: « Nous avons connu plusieurs dialogues politiques au Togo et les conclusions n’ont jamais été appliquées. Nous souhaitons, pour un prochain dialogue au Togo, une médiation internationale choisie d'un commun accord et que les conclusions issues de ce dialogue soient automatiquement appliquées. »

Un peu plus loin, on envisage l'alternance sur 2015 au CST comme le soutient Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, secrétaire générale par intérim de la Convention démocratique des peuples africains, la CDPA : « Nous avons essayé de trouver en vain des éducateurs qui nous montrent que le pouvoir a compris que la seule priorité de l’immense majorité du peuple togolais, c’est qu’il puisse aujourd'hui voir que l’alternance en 2015 est possible, qu’il accepte de réintégrer la limitation du mandat présidentiel.»

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Pour Faure Gnassingbé, dans son adresse du 26 avril 2012: ''Nous devons tout mettre en œuvre pour éviter les périls, les dangers et les attitudes qui obscurcissent le plus souvent nos lendemains électoraux. Des progrès importants ont été réalisés dans le domaine de l’organisation des élections. Prenant en compte les observations formulées par des instances internationales, nous nous attelons à l’amélioration de notre système électoral rassure-t-il avant d'ajouter: Nous souhaitons à cet égard, un débat clair, sincère, dépassionné, en ayant à cœur la sauvegarde de ce qui est essentiel, l’avenir du Pays, sa stabilité et son développement. J’exhorte tous les acteurs qui sont engagés dans ce processus, à dépasser l’esprit partisan afin de consolider les bases d’une société togolaise moderne mais aussi en phase avec son histoire, sa culture et ses réalités.'' La stratégie la plus ignoble et esclave a été le boycotte du sexe et la marche nue des femmes de Lomé. Initiée par Mme Isabelle Améganvi, elle n'a pas été suivie ni mise en oeuvre gràce à l'intervention de Mgr Barrigah, l'ancien président de la CVJR. Mais l'expérience ayant été une somme d'erreurs, certaines d'entres ces mamans ont osé défier les autorités et les bonnes moeurs.
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Le collectif de Zeus Ajavon n'en fait point confiance. 8 mois après sa création, rien n'avance comme lors du Printemps Arabes dans le Maghreb.

Jusque là, aucune action sur le terrain n'a fait vaciller le pouvoir ''Faure'' de Lomé II ni inquiété le gouvernement dont la fin envisagée au CST arrive à sa fin. Les dirigeants du collectif vont encore innover mais négativement: les derniers tours de Jéricho. Dans la foulée, des incendies sur les marchés du Togo vont obscurcir le paysage politique togolais. Les enquêtes vont impliquer les principaux responsables du CST notamment Agbéyomé Kodjo qui sera interpellé et libéré quelques mois après.

Aujourd'hui, un an après, Gilles Benoît Afangbedji, dresse un bilan satisfaisant. « Avec la création du collectif Sauvons le Togo, nous avons pu empêcher le pouvoir en place d’organiser des élections non démocratiques et non transparentes, rappelle-t-il. Nous ne cesserons jamais de dire que les tortures, les mauvais traitements cruels et dégradants doivent cesser, "sur la tête de nos aïeux". ».

A l'heure où les prochaines élections locales et législatives s'organisent avec la fin de l'opération de recensement électoral dans la première zone, on peut lire dans les volontés des principaux acteurs politiques du CST l'envie d'y présenter des candidats. Le gouvernement les prépare donc activement. Mais du côté de l'opposition radicale l'idée d'un dialogue préalable sous facilitation étrangère tend à se dissiper peu à peu. Reviendront-ils donc sur leurs décisions de ne pas se présenter à ces élections sous n'importe quelles conditions? L'avenir nous le dira.

 

 

 

 

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